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Le Kargyraa

Le chant diphonique grave et profond de Mongolie

Table des matières

Avez-vous déjà entendu parler du chant diphonique Kargyraa ? Ce chant diphonique de Mongolie et de Touva peut sembler étrange pour les oreilles occidentales, mais elle est en réalité un art vocal bien résonant et émouvant.

Le chant diphonique Kargyraa est un exemple unique de la manière dont les humains peuvent créer des sons incroyables en utilisant leur propre corps comme instrument.

C'est quoi le Kargyraa ?

Le Kargyraa, ou khöömii profond, est un chant diphonique Mongol. Il s’agit d’une technique vocale qui produit des sons graves et profonds similaires à ceux d’un didgeridoo ou d’un instrument à cordes basses. Pour les diphoneurs mongols, la pratique du Kargyraa est inspirée de l’imitation des sifflements du vent et de leurs échos dans les montagnes. Cette pratique est profondément enracinée dans la culture nomade mongole, qui est façonnée par la notion de verticalité et de connexion avec l’environnement naturel étagé (souterrain, terrestre et céleste).

En effet, la notion mongole de timbre implique une conception particulière de l’utilisation du corps en rapport à l’environnement, à travers un apprentissage et l’évocation de la verticalité. Cette vision se retrouve à plusieurs niveaux et se décline à travers de nombreux exemples dans la culture nomade, de l’écriture verticale traditionnelle à la présence de cairns qui parsèment la steppe comme des marqueurs spatiaux, en passant par la relation de l’homme avec la surnature et la perception de l’espace de la yourte.

L’entraînement au Kargyraa se fait souvent en plein air, face au vent, ce qui permet à l’apprenti de mieux comprendre les gestes nécessaires pour obtenir le timbre vocal juste. Les sons de l’eau ont également une place importante dans la pratique du Kargyraa et du chant diphonique. Les diphoneurs étant souvent amenés à imiter l’écoulement de l’eau, un ruisseau ou une rivière, pour développer leur technique diphonique.

Bien que le Kargyraa soit l’un des styles les plus connus du khöömii, il existe d’autres styles tels que le khöömii normal et le khöömii sifflé. Chaque diphoneur cherche à développer sa propre technique et son propre nombre de variations diphoniques, ce qui a conduit à la multiplication des styles de khöömii au fil des années.

Comment faire du Kargyraa ?

Le kargyraa, également connu sous le nom de chant de gorge, est une technique de chant unique qui produit une impression de hauteur d’une octave en dessous de la voix modale. Cela est réalisé en faisant vibrer simultanément les cordes vocales (plis vocaux) et les fausses cordes vocales (ou bandes ventriculaires).

En plus de la vibration des plis vocaux et des bandes ventriculaires, le kargyraa implique également un jeu fin de résonance.

Le résultat est une mélodie complexe et fascinante, caractérisée par des harmoniques riches et des changements subtils dans la couleur du son. Le kargyraa est une technique difficile à maîtriser, qui nécessite une grande maîtrise du souffle, de la voix et du corps. Mais pour ceux qui ont la patience et la détermination nécessaires pour l’apprendre, elle offre une expérience musicale profonde et gratifiante.

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kargyraa chant diphonique - - Le Kargyraa - Un chant diphonique de Mongolie

3 étapes pour un Chant Diphonique grave et profond

Le chant diphonique Kargyraa, bien que complexe, peut être maîtrisé avec de la patience, de la pratique et de la détermination. Voici trois étapes pour vous aider à réussir votre chant profond et résonant :

1. Maîtrisez la Respiration

La respiration est la base du chant diphonique. Assurez-vous de développer une respiration profonde et contrôlée. Lorsque vous faites du Kargyraa, votre respiration doit être stable pour produire des sons graves et profonds. Pratiquez la respiration abdominale et diaphragmatique pour plus de maitrise et puissance.

2. Entraînez vos Fausses Cordes Vocales

Le Kargyraa implique de faire vibrer simultanément les cordes vocales et les fausses cordes vocales. Pour cela, vous devrez développer la coordination de vos muscles vocaux. Voici une liste de huit sons que vous pouvez imiter pour découvrir et entraîner la vibration de vos fausses cordes vocales :

  • La Toux Profonde : Imiter une toux profonde vous aidera à ressentir la vibration des fausses cordes vocales. Prolongez cette vibration en relâchant les muscles de la gorge pour obtenir un ton grave et profond.

  • Le Bruit d’une Moto : Pour imiter le ronronnement d’une moto, concentrez-vous sur une vibration profonde et constante. Vous pouvez ajuster la pression de l’air pour varier l’intensité et la fréquence de la vibration.

  • Le Bruit d’un Marteau-Piqueur : Imiter le bruit d’un marteau-piqueur implique une vibration intense et rythmée. Commencez doucement et augmentez progressivement l’intensité de la vibration en contractant légèrement les muscles de la gorge.

  • Le Gargouillement d’un Drain d’Évier : Imiter ce son implique de créer une vibration similaire à celle produite par l’eau qui s’écoule dans un drain d’évier. Concentrez-vous sur une vibration profonde et constante pour capturer la résonance de ce son.

  • Le Grondement d’un Tonnerre Lointain : Imaginez le grondement du tonnerre dans le lointain. Pour imiter ce son, essayez de produire une vibration basse et continue tout en contrôlant l’intensité de la vibration.

  • Le Bourdonnement d’une Contrebasse : La contrebasse produit un son grave et résonant. Essayez d’imiter ce bourdonnement en faisant vibrer vos fausses cordes vocales pour produire un son riche et profond.

  • Le Rugissement de Lion, de Tigre, d’un Ours ou même d’un Dinosaure : Fermez les yeux et imaginez-vous en train de papoter avec ces créatures. Imiter leurs rugissements, qu’il s’agisse de lions, de tigres, d’ours, ou même des dinosaures préhistoriques, vous aidera à pratiquer la vibration des fausses cordes tout en produisant un ton profond, …avant de partir en courant.

  • Le Son d’un Didgeridoo : Imiter le son d’un didgeridoo vous permettra de travailler sur une vibration profonde tout en créant des harmoniques riches, similaires à cet instrument à vent.

 
3. Jouez avec la Résonance

La résonance joue un rôle crucial dans le Kargyraa, mais l’art de sculpter le son de votre voix est tout aussi important. Lors de vos pratiques en extérieur, en harmonie avec les éléments naturels, prenez en compte des détails d’articulation tels que l’utilisation des lèvres, de la langue, du voile du palais et la hauteur de votre larynx. Ces éléments sont comme les pinceaux d’un artiste qui modèle sa sculpture. En recherchant activement à façonner le son de votre voix, vous développez une technique plus raffinée. Profitez de l’imitation des sons de l’eau, tels que les ruisseaux ou les rivières, pour expérimenter ces ajustements.

Vers une Résonance Décuplée grâce aux Instruments

Alors que le Kargyraa se distingue par son caractère exceptionnel en tant que forme distinctive de chant diphonique originaire de Mongolie et de Touva, il trouve une nouvelle dimension et une palette sonore enrichie lorsqu’il est harmonieusement marié à des instruments comme :

  • La Guimbarde : En jouant de la guimbarde, cet instrument ancien, répandu chez les peuples nomades d’Eurasie, de la Finlande au nord du Japon, en Asie et en Mélanésie, vous perfectionnez la résonance buccale et les harmoniques.
  • Le Didgeridoo : Originaire des peuples aborigènes d’Australie, le didgeridoo est renommé pour ses sonorités profondes et vibrantes. En pratiquant le didgeridoo, vous maîtrisez l’art de la résonance buccale, ajustant la forme de la bouche, des lèvres et le souffle pour créer des sonorités riches et puissantes.
  • Le Tambour Chamanique : Les rythmes envoûtants et les vibrations profondes du tambour chamanique ouvrent la voie à une exploration sensorielle intense. En jouant du tambour, vous vous familiarisez avec la résonance à travers tout votre être, ce qui sert à merveille votre pratique du Kargyraa.
  • La Shruti-Box : Inspirée de la tradition musicale indienne, s’avère être un atout précieux pour accompagner les chants intuitifs. En offrant un bourdon sonore de soutien, elle crée une base mélodique solide pour vos performances vocales. De plus, en travaillant avec la Shruti-Box, vous perfectionnez votre écoute spectrale du son, affinant votre capacité à percevoir et à moduler les harmoniques, ce qui s’avère essentiel dans la pratique du Chant Diphonique et du Kargyraa.

Ces instruments éveillent votre sensibilité à la résonance et aux nuances sonores, tout en vous aidant à maîtriser la modulation harmonique, la résonance et le timbre de votre voix. Tous ces éléments sont essentiels pour sublimer votre pratique du Kargyraa et créer des mélodies profondes et envoûtantes.

Maitriser le Chant Diphonique

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